Coup de foudre à l’école : Chapitre 2

  • Junes Davis-Cohen

Je suis en train de regarder la lettre de confirmation pour le gala annuel de l’école, et ma première pensée est :

– Oh non, pas ça ! Rien qu’à l’idée d’y aller, ça me fatigue la tête. L’année dernière, je m’y étais rendue, et entre les discours à rallonge, les tenues prout-prout, et les applaudissements à répétition, où en fin de soirée, tu as mal aux mains à force de te les frapper, non merci !

J’ai tous les arguments pour faire le gala buissonnière, et comme la place coûte un rein, je préfèrerais largement reverser mes sous aux assoces’ type : « Le cœur des mamans » ou « Makolev ». De plus, suis-je vraiment concernée par les saumons qui sont en voie d’extinction, pour cause d’ouverture massive de restaurants japonais ces dix dernières années ?

C’est triste, certes, mais que pouvons-nous faire ? On ne mange plus de sushis ?

Le soir, j’en parle à mon mari, qui me dit qu’il adore la cause, la faune, la flore, l’environnement, la voiture électrique, et que c’est vachement important (Leonardo Di Caprio, sort de ce corps, et va te marier steuplait !). Je dois pronto noter 2 dans l’espace réservé au nombre d’invités. Allez, motive-toi, ma grosse, c’est aussi ça, le mariage, se faire violence pour les kiffs de l’autre ! Je réserve online, et m’achète une robe online aussi ! (Maasser personnel, blague de relige, sorry !)

Le soir du gala, en me préparant, je suis à deux doigts de m’écrouler sur mon lit, puisque depuis deux semaines, je me lève à 5h du mat’ pour écrire jusqu’à 7h comme ma best ever écrivain au monde : Nicole de Buron.

On arrive à la soirée, il y a une énorme affiche de saumon à l’entrée. Mon D., je sens que je regrette mon lit. On prend notre petit papier avec nos noms dessus, et on se retrouve à une table avec des gens que je ne connais pas, mais par chance, je trouve la maman aux yeux tristes. Vu la tronche qu’elle tire, elle a l’air de s’être fait harponner par le monsieur à sa droite. Lui aussi a dû penser qu’il allait attraper un poisson, ce soir ! Pour venir à son secours, je décide d’aller papoter avec elle.

Je l’accoste, et lui demande si elle voit qui je suis, et sa réponse est comme d’habitude :

– Tu es la maman d’Ethan, c’est ça ? Excuse-moi, je ne t’avais pas reconnue.

(Mes amis, Junes Davis vous fait une révélation personnelle de son quotidien. PERSONNE, j’écris bien PERSONNE, ne me reconnait jamais. Après des années et des années de crampes de bonjour, j’en ai déduit que si ça se trouve, les gens pensent que je cache chez moi une collection de visages différents que je me greffe chaque matin avant de sortir ! Remarquez, ça peut être sympa comme idée, faut que je dépose le brevet !)

– Et toi, tu es la mom de Rachel.

– Oui, exactement.

On se met à parler du scandale de l’école : celui de la maîtresse anglaise que nos enfants avaient en début d’année. Miss Good s’est tirée deux mois après la rentrée (véridique), parce que elle s’est trouvée un nouveau boyfriend en Angleterre sur meetic.com. Elle a fait croire au directeur que sa mère était très malade, et qu’elle devait rentrer sur Londres, mais manque de bol, la cousine germaine de la maîtresse, qui travaille aussi à l’école, a balancé au directeur, que la mère de la maîtresse était décédée depuis plusieurs années (pas cool la couz’). La voix du directeur a fait trembler les tableaux noirs de l’école, quand il a appris le mensonge de Miss Good, mais on souhaite beaucoup de bonheur à l’ex-maîtresse de nos enfants, tout de même !

On embraye sur la vie privée, et Alison me raconte qu’elle est divorcée.

Après de brillantes études d’avocate, Alison a intégré un super cabinet manhattanien. Elle est tombée sous le charme de l’un de ses clients, et quelques semaines plus tard, elle s’est retrouvée enceinte avant le mariage (roooooo la coquine !). L’homme qui avait planté sa graine en elle, avait eu l’élégance de l’épouser, mais une fois leur poupée arrivée, le gentleman l’a carrément plantée à la maternité en lui disant qu’il allait chercher la voiture pour les ramener à la maison, elle et le bébé, mais il n’est jamais revenu. (Choquée).

Ce n’est que cinq ans plus tard que « le père » s’est manifesté, réclamant son « droit parental » (je t’en foutrai moi, des droits parentaux !), et une bataille juridique cinglante a démarré entre les deux !

En entendant l’histoire terrible de ma nouvelle copine, je propose à Ali de se revoir, et de prendre un café avec elle dans la semaine, mais son regard s’arrête sur Jonas, qui est à la table d’à côté. C’est bizarre, il n’a pas la même tête, sans son phone greffé au cerveau. Alison me demande si je connais l’histoire dramatique de Jonas.

– Oui, il est veuf, mais… tu le trouves pas mal ?

Mon mari, qui était plongé dans une conversation avec un banquier sur sa gauche, se retourne d’un coup sec, et me dit :

– Qui est pas mal ? Alors voilà, je te laisse deux minutes discuter avec une maman, et toi, tout de suite, tu lui demandes si elle trouve quelqu’un à son goût ! Eh bien, c’est du propre, Junes ! On peut savoir de qui tu parles ?

– Du papa de Maya, à ta droite, mais te retourne pas, il va griller qu’on parle de lui.

– Le veuf ?

– Toi aussi, tu connais l’histoire ?

– La maîtresse pas sympa de fifille 1 me l’a racontée l’autre fois.

Elles ont vraiment que ça à faire, les maîtresses, je te jure… Mais Alison me demande si elle peut me poser une question.

Ah… j’ai toujours peur, quand on me demande si on peut me poser une question, parce qu’en général, c’est soit embarrassant, soit pas sympa, mais trop mouche-mouche (curieuse), je prends le risque :

– Oui, bien sûr !

– Est-ce que je peux venir avec toi faire les magasins ?

– Avec plaisir, mais pourquoi ?

– J’ai un anniversaire de mariage surprise, et j’aimerais être bien ce jour-là. Apparemment, il va y avoir du monde, et j’en ai marre de mon éternel legging, et de mes nike que je porte chaque weekend.

Dans ma tête, une chorale de gospel se lève, et entame en chœur : ALLELOUIA !!!!!!!! ALLELOUIA !!!!!!! ALLELOUIIIIIIIIIIA !!!!! Tout le monde tape des mains, les choristes sont en transe, la foule entame : oh happy day ! ooooh happy daaay !!! Ray Charles s’est ramené aussi pour l’occasion, il a retrouvé la vue, c’est un miracle, UN MIRACLE ! On brûle le legging sur un bûcher, on fait rôtir les nike, les gens sont en transe, et crient : au feu, au feu…

– Junes, Junes ?

– Oui, oui, désolée, avec plaisir, on va changer de garde robe ! C’est quand cet anniv’ ?

– Dimanche prochain.

– Alison, laisse moi te rendre une star ! Mais c’est marrant, la semaine prochaine, j’organise une fête avec toute la classe, dans la salle de mon immeuble. Tu viens, j’espère ?

Et nous voilà à prendre RV sur la cinquième avenue, la semaine prochaine, pour faire le tour des boutiques …

Je vous retrouve next week avec une suite so so romantic !

Si tu as aimé ma chronique, je pense que tu aimeras, le roman autour de Junes Davis sur junesdavis.com rubrique first book. 😎

Coup de foudre à l’école : Chapitre 2
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