Quand l’Empereur arrive comme une barbe sur la soupe, en se mêlant de l’éducation de nos gosses, rien ne va plus !

À l’époque où je n’avais pas encore d’enfants, j’adorais regarder l’émission Super Nanny. Mais depuis que je suis devenue une mommy, j’évite soigneusement les rediffs, parce que si l’âme de la nanny se mettait à faire un tour chez moi, elle se retournerait dans sa tombe, la pauvre. Je rajouterais qu’elle aurait pas mal de raisons de me hanter, de jour comme de nuit. Je vous laisse découvrir pourquoi…

 

On est dimanche, il est quatre heures, et c’est l’heure de mes traditionnelles crêpes du weekend (qui a eu encore cette idée folle, déjà ? Ah oui, c’est moi, pour un moment familial comme on peut en voir dans les pubs avec des blonds !). Sauf que je suis rouge à cause de la chaleur que dégage la poêle, et en nage, parce que fifille 1, quatre ans d’âge, est accrochée depuis 8 minutes à ma jambe. Ma petite est en larmes, car son papa a commis la bourde du siècle :

Fourrer la crêpe de fifille 1 de confiture aux myrtilles, à la place de la confiture de fraises, et depuis, c’est scandale à Malibu dans ma cuisine !

Je précise que cette scène n’a rien à voir avec la célèbre série des années 90 : « Alerte à Malibu », même si j’aurais bien besoin d’un sauveteur ou d’un sauvetage, pour m’aider à calmer ma poupée, qui limite est en train de se noyer dans ses pleurs.

La chose qui me fascine, c’est que ma moitié maritale n’a toujours pas compris à quel point fifille 1 est très attachiante à sa crêpe aux fraises ! Tout le monde sait ça, voyons : ON NE DOIT JAMAIS SE TROMPER D’ARÔME POUR FIFILLE 1 !

Une fois de plus, je réalise que je connais drôlement bien mes gosses, et que c’est peut-être justement la raison pour laquelle ça m’énerve au plus haut point, (mais vraiment au plus haut point, après c’est l’oiseau ! ) quand mon homme se mêle de TOUT et pour tout !

Vous allez me dire :

– Mais dis-moi, toi, elle n’est pas un poil capricieuse, ta fille 1 ou 2, je sais plus c’est laquelle ?

Très certainement, mais nous vivons dans une génération où l’épluchure d’une banane peut être une bombe à retardement, prête à exploser ! Malheur à ta patience qui sera mise à rude épreuve, si tu n’as pas fait exactement comme ton enfant voulait, donc quand vient le weekend, on aimerait bien, nous les mamans, que nos hommes prennent le relais, et le comprennent ce relais !

 

D’ailleurs, il n’y a pas que le weekend ! Pas plus tard que mardi dernier, quand mon mari est rentré du boulot, et juste après qu’il m’ait posé la question qui me donne de l’urticaire :

– Et sinon, ils ont mangé les enfants ?

Je supporte tellement plus cette phrase quotidienne, que je m’amuse une fois sur deux à lui répondre :

– Non, rien depuis deux jours. Je trouve qu’ils ont grossi ces derniers temps, et puis avec ce qu’ils mangent le midi à l’école, c’est largement suffisant !

Lui, me répond une fois sur deux aussi :

– Vraiment ? Tu ne leur a rien donné ?

– …

– Ah, tu m’as fait peur ! Tu sais, Junes, on ne sait jamais quand tu plaisantes ! Bon, tu m’as dit que tu as été chez le dentiste aujourd’hui, pour fifille 1 (trop de confiture aux fraises tue les dents), il a dit quoi, celui qui coûte un bras ?

– Elle a besoin de soins, on y retourne semaine pro.

– Eh bien voilà, je le savais ! Pourquoi tu ne prends pas l’habitude, (j’aime bien le « TU ») de lui passer le fil dentaire tous les soirs avant de dormir ?

Est-il seulement sérieux deux secondes ? Le fil dentaire pour une gosse qui se barre en courant à la vue du tube de dentifrice ! Je me vois encore lui courir après comme une maboula/folle tout droit sortie de l’asile, la brosse à dent à la main, la suppliant :

– Reviens ici, ma jolie ! Juste un petit coup de brosse ! Allez quoi… bon, OK, sans dentifrice, promis ! Reviens !

En allant jusqu’à me transformer en mamie-gâteau qui promet honteusement des prices (des cadeaux) pour que ma petite coopère.

Quand je vous ai dit que super Nanny a des millions de raisons de venir me hanter, je ne mythonnais pas !

 

Note de l’auteur : Dans ma jeunesse, j’avais fait le serment solennel de ne jamais avoir recourt à ce lamentable stratagème ! C’est pourquoi, dès qu’une machine à remonter le temps sera mise sur le marché, j’espère être la première à l’utiliser, pour revenir sur les lieux où j’ai prononcé ces phrases-clichés le nez pincé :

– Non mais moi, jamais je ne ferai ça, avec mes enfants !

Un moi du futur me tapotera le bras, et m’enroulera la bouche et le cerveau de gros scotch marron, en hurlant :

– Tais-toi ! Car tu ne sais RIEN ! Ça m’évitera bien des jugements honteux que j’ai osé poser par le passé !

 

Et puis, il y aussi le matin, avant d’aller à l’école, quand on est tous bien dans le rush, et que je dois supplier, quémander, demander 10, 20, 30 fois à mes petits choux de mettre, bonnets, chaussettes, chaussures and co (je le dis dans le désordre), pour m’entendre perdre patience :

– Mais on va être en retard… ALLLEZZZ GROUILLEZ-VOUS !

Tu peux être sûr que mon gentil homme de mari arrive tout frais, tout beau de s’être occupé de lui, et me questionne devant les enfants :

– Qu’est-ce que t’as à crier comme ça ? Je te jure, on t’entend jusque dans la salle de bain. Faut te détendre, mémé ! Ça va pas bien !

Mon seul reflexe humain serait de lui sauter dessus mais… j’imagine toujours dans « ses scandaleuses intrusions éducatives », qu’il y a une voix électronique féminine qui sortirait des haut-parleurs de notre salon, et qui commenterait nos échanges devant nos enfants :

 

« Mister & Mrs Davis, vous avez perdu 3000 points de crédibilité envers vos enfants. Excellente Journée. »

 

Alors je décide (après plusieurs années d’entraînement) de ne rien répondre, et de régler cela plus tard en privé. Parce qu’en réalité, je rêve secrètement d’un tout autre scénario : il arriverait tout pareil, et dirait aux petits :

– Alors, les enfants, on énerve maman, aujourd’hui ? Viens là, toi, que je te mette ton manteau, et toi, va te débarbouiller le visage. Vous savez mes chéris, maman ne peut pas tout faire !

Eh oui, je suis découverte, Junes Davis aimerait vivre dans le monde des BISOUNOURS. S’il vous plait, ne m’enlevez pas mes rêves ! NE ME LES ENLEVEZ PAS !

 

Ou encore, cette scène mémorable du dimanche soir, lorsque l’un de tes mouflets tout honteux se pointe devant toi, le cahier à la main, pour te prévenir qu’il a oublié de faire son devoir de maths.

Toi, un peu agacée, et crevée, tu le sermonnes que ca aurait été plus sérieux de ne pas attendre 7h du soir, et hop tu t’y mets, fin de l’histoire ! Mais c’est sans compter l’intervention du Chevalier de l’ordre des devoirs et des maths qui se mêle !

– MAIS ENFIN, COMMENT SE FAIT-IL QUE NOUS SOMMES DIMANCHE SOIR, ET QUE C’EST MAINTENANT QU’IL DÉCIDE DE REVISER SES MATHS ? POURQUOI TU N’AS PAS VÉRIFIÉ ?

– Cher monsieur, rien ne vous empêche de vous asseoir, et de donner à votre fils tout votre savoir matheux !

– Non, c’est toi qui est en charge de ça !

– Ah oui ? Et depuis quand j’ai une pancarte sur mon dos, avec inscrit que j’ai le monopôle des devoirs, dans cette maison !

– Mais je travaille, moi !

– Je vois pas le rapport, nous sommes dimanche, alors rien ne vous empêche, Monsieur, de prendre l’initiative de vérifier !

– Arrête de me vouvoyez, ça m’agace !

– ET ME DIRE QUE TOUT EST TOUJOURS DE MA FAUTE, TU CROIS QUE ÇA M’AGACE PAS ?

 

Concentrée dans vos revendications, vous occultez le fait que les yeux grands ouverts du fiston suivent la discorde entre vous et votre bonhomme, comme on suit un match de tennis.

Et là, j’entends encore la voix :

 

« Vous avez moins 8000 points à votre compteur éducatif. Bonne soirée »

 

Et puis zut, elle m’énerve, celle-là, avec ses points ! D’un autre côté, avec toute cette perte de points, je me demande si le secret ne serait pas plutôt de faire semblant d’être d’accord avec son mari (alors qu’on a envie de le défoncer), et de répondre devant nos mini-nous :

– Papa a raison, c’est dommage qu’on ait attendu ce soir. Viens on s’y remet tranquillement. Chéri, si tu veux nous aider, tu es le bienvenu !

Et basta !

Car si le problème de math et du mari est « résolu » en présence du petit, ce serait déjà un gagne-temps fou ! Et puis, rien ne m’empêche plus tard, de dire en privé au chef de famille que la cheftaine que je suis, n’est absolument pas d’accord avec toutes ces responsabilités que je suis censée assumer toute seule !

 

 

« Miss Davis, vous gagnez plus de 15000 points à votre compteur éducatif. Bonne soirée et bravo !

 

15000 points ? Ça vaut le coup, dis donc !

Allez je m’y mets. Alors quand notre homme reproduira les mimiques exactes de Sherlock Holmes pour mener son enquête et vérifier que nous avons bien fait notre job, même si l’on aura toujours envie de lui mettre la tête dans le four, il est possible qu’avec le temps, on s’habitue à faire abstraction de ses insupportables instruisons, pour ne plus se braquer à ses moindre propos (by the way, rien ne vous empêche de le braquer de quelque sous par-ci, par-là, de temps en temps, héhé ! Détendez-vous les ladies and gentlemen, je plaisante... quoi que)

Parce qu’en réalité, ces simples questions de routine, qui peuvent être prises pour des questions inquisitrices, traduisent une simple forme d’amour de la part d’un papa qui veut juste prendre des nouvelles de ses enfants à travers vous ! Le lien le plus fort, le plus proche au monde, qui le lie à vos enfants respectifs !

 

L’harmonie d’un couple prévaut sur l’éducation elle-même, devant le bambin. Avec cette base solide d’un foyer harmonieux (même si c’est une illusion), nos enfants pousseront comme des jolis champignons non vénéneux, qui comprendront qu’ils ne sont ni les stars, ni les sources de conflit violents au sein de notre couple. Pour qu’enfin à leur tour, ils investissent plus tard dans un amour fort, uni, et unique !

 

« Tout ça pour dire, ne dites rien devant vos enfants quand papa fait n’importe quoi, et vice versa. Vous aurez plus 1000000000 points à votre compteur éducatif ! Bonne journée aux lecteurs de Junes Davis, la dame vous retrouve mercredi ».

 

 

P.S. : On y est mes amis, la sortie de mon tome 2 est prévue pour le 27 mars! Lev Tov et moi organisons une soirée de lancement du petit gueux, dans une salle avec traiteur où vous êtes cordialement invités. Pour plus d’info, contactez moi sur junesdavis55@gmail.com

Quand l’Empereur arrive comme une barbe sur la soupe, en se mêlant de l’éducation de nos gosses, rien ne va plus !
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