Tony Danza et moi.

  • Junes Davis-Cohen

L’autre jour, pour la deuxième fois, je me suis retrouvée face à Tony Danza. Mais si, rappelez vous, l’acteur mythique de « Madame est servie », série culte des années 90.

La première fois, je traversais la 66ème et Broadway avec mon caddie de mamie (charriez pas, ça me sert grave!) sur le passage piéton, je l’ai reconnu et lui ai demandé de façon très mal élevée :

- Can I do a selfie with you? Puis-je avoir un selfie avec vous?

Pour seule réponse bien méritée:

- Not today. Pas aujourd’hui!

- Okay, c’est noté. T’as dit pas aujourd’hui!

Alors la deuxième fois que je l’ai vu, il était hors de question que je laisse passer ma chance de prendre la photo du siècle!
Oui, enfin du siècle, c’est vite dit, combien ça doit lui faire au compteur le Tony ? Plus de 60 ans au moins, minimum ! Mais faut avouer qu’il a des beaux restes le bougre (ooooooh vilaine !!!)

- 60 ans, waou, et dire que j’avais 7-8 ans quand il en avait 35.

C'est là que tu te rends compte que toi aussi tu vieillis, Junes Davis.

- Shut up voix off!! Just shut up!!!!!

Donc ce jour là, j’étais dans la vitrine de Soom- Soom (chaîne de fast-food kosher qui te sert des pitas remplies de salades israélienne, de falafels, que tu arroses de houmous et de thina). J’y vais chaque fois que je suis en manque d’Israël, le seul pays au monde qui te manque physiquement et physiologiquement, où tu as besoin d’aller pour ton être bien et pour ton bien-être!)

Eyal Golan qui chantait dans les hauts-parleurs accompagnait mon déjeuner. Ma sœur qui était avec moi en facetime en train de hurler en hébreu (elle habite à Rishon Letziyon) sur un chauffeur de bus qui a fait je sais pas quoi!!!

Bref, j’étais au top, me croyant pendant un instant en Israël. Et Tony passe devant moi, je veux tout quitter pour lui courir après. En prenant des serviettes en papier pour retrouver un peu de dignité alimentaire, je vois qu’il s'assoit sur un banc. Je me dis que c’est l’occasion en or, pour mon selfie tant désiré.

Mais en fait après réflexion, je me dis que je vais le laisser tranquille. Pourquoi??? Parce que je préfère profiter de ma pita avec Tony Danza, en face de moi, me remémorant les meilleurs moments de mon enfance.

Quand nous étions tous réunis, mes sœurs et mon frère, le midi en train de manger le déjeuner que ma mère nous avait préparé devant Madame est servie. Car à cette époque, où nous habitions, il n’existait pas d’école juive, du coup, c’était ma maman qui nous cuisinait tout malgré les difficultés de nous faire manger strictement cacher.

J’ai donc décidé de continuer à manger, avec ma sœur au téléphone qui avait arrêté de se disputer avec le chauffeur du bus, je l’ai regardée en facetime, toujours avec Eyal Golan, et je lui ai dit entre deux bouchées:

« Je t’aime ma sœur, tu me manques jour après jour... »

Alors merci Tony, car tu m’as permis d’avoir beaucoup plus qu’un selfie dans ma vie!

Tony Danza et moi.
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